REPORTAGE MÉTIER: PROFESSION PALUDIER À GUÉRANDE

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REPORTAGE MÉTIER: PROFESSION PALUDIER À GUÉRANDE

Alors que ce métier est ancré dans notre pays depuis des siècles, le nombre de paludiers a diminué et aurait pu disparaître si il n’avait pas été sauvé dans les années 70 avec la création d’une formation professionnelle et la revalorisation des produits face à la concurrence. Cette série de photo est intitulée « Des Salines et des hommes «  et est le fruit de plusieurs mois aux côtés de ces hommes et de ces femmes qui affrontent chaque jour des conditions parfois difficiles et imprévisibles, pour au bout du compte espérer une bonne récolte

 

DES SALINES ET DES HOMMES

J’aimerais vous faire découvrir à travers mes images les différentes facettes parfois méconnues du métier de Paludier sur les salines de Guérande ainsi des portraits de ces agriculteurs de la mer aux tempéraments bien trempés, car ce métier est avant tout un choix de vie.

 

Les paludiers disposent d’un savoir-faire ancestral, depuis des millénaires ils ont façonné ces 2.000 hectares de marais salants. Cet espace naturel est tout simplement magnifique et également un terrain de jeux idéal pour les photographes.

 

 

En 1979,une formation professionnelle a été créé par les paludiers eux-même, cette formation a probablement sauvé le savoir-faire traditionnel et redynamisé les marais salants de Guérande. 

D’OÙ VIENT MON SEL

Chacun sait pour l’avoir goûtée, que l’eau de mer est salée. Mais d’où vient ce sel?  La question intriguait deja les anciens. Pour les Grecques il provenait d’un navire marchand naufragé, chargé d’amphores remplies de sel. On sait aujourd’hui que les continents sont les principaux fournisseurs : chaque année, l’érosion des roches libère quelques 3.6 milliards de tonnes de sel qui se déversent dans les eaux littorales. Au total, 48 millions de milliards de tonnes seraient stockés dans les océans. Si ces derniers s’évaporent brusquement, le sel récupéré recouvrait le globe sur 1.50 mètres! 

 

L’océan contient en moyenne 34.7 grammes de sel par kilogramme d’eau de mer. Les eaux peu profondes sont relativement homogènes. En surface, les variations sont plus fortes. Les eaux sont plus salées sous les tropiques, là où l’évaporation est la plus forte qu’à l’équateur et aux plus hautes latitudes où les précipitations l’emportent. De façon générale, la salinité est plus élevée dans l’Atlantique que dans les océans Pacifique et Indien.

 

Six éléments sont responsables de 99% des sel dissous dans l’eau: le chlorure, le sulfate, le sodium, le calcium, le magnésium, et le potassium. Leur quantité totale et leurs proportions relatives n’ont pratiquement pas varié depuis un milliard et demi d’années. Cela suggère que les sources (apport par les rivières, mais aussi volcanisme sous-marin au niveau des dorsales océaniques, etc…) et les pertes (sédimentation, dépôt sur le fond des océans, rejet vers l’atmosphère via l’écume de mer) sont globalement restées en équilibre.

LA SALINITÉ UN MARQUEUR DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Depuis quelques années, l‘impact de la salinité sur le climat suscite un regain d’interet. Car ce parametre, au même titre que la température ou la pression, modifie la densité de l’eau de mer, et donc la dynamique de l’océan et sa capacité à stocker de la chaleur.

 

En jouant sur la densité des eaux superficielles, le sel entraîne l’apparition de gradients de température. La salinité module donc la répartition de la chaleur et son retour vers la surface c’est ce que l’on appelle la circulation thermohaline. En ce sens, elle influe sur la variabilité du climat. Les paléontologues ont montré que cette circulation thermohaline avait connu des hauts et des bas au cours des derniers millénaires. Ainsi, il y a 17 000ans, la fonte rapide la calotte glaciaire arctique aurait déversé une grande quantité d’eau douce, qui aurait entraîné une baisse de la salinité qui serait à l’origine d’un ralentissement de cette circulation et du Gulf Stream puis en consequence, un refroidissement de l’Europe. De tels événements climatiques se seraient produit à plusieurs reprises. Dès lors on peut faire le parallèle avec la situation actuelle et se demander quelles seront les conséquences du réchauffement global actuel sur la salinité de l’océan, et en retour sur le climat? Cet équilibre est essentiel pour réguler le climat et absolument indispensable pour les paludiers.

PRODUCTION ET RÉCOLTE DU SEL

Pour produire du Sel à Guérande, il faut que certaines conditions météorologique soient réunies; les conditions idéales sont un ciel sans nuage, un grand soleil, un temps sec avec une légère brise de Nord Est. lorsque ces conditions sont réunies la récolte peut alors commencer dans les salines de Guérande. Les paludiers, font face aux caprices de la météo, la récolte n’est jamais garantie. 

 

Grâce à une météo favorable les paludiers peuvent récolter environ 60 kg à 80 kg de sel par oeillets. Ce sont les bassins carrés où se forment naturellement les précieux cristaux. En revanche s’il pleut le phénomène de cristallisation s’arrête. Il faut alors attendre que l’eau douce s’évapore et que la cristallisation du sel de mer dans les oeillets redémarre. Lors des épisode orageux avec de fortes pluies certains paludier se voient obligé de pomper l’eau douce tombées les bassins en cas de trop grosses quantités.

UN SAVOIR-FAIRE ANCESTRAL

Les paludiers répètent régulièrement les mêmes gestes, il faut être à la fois rapides et précis lorsque l’on utilise le las ou la lousse. En poussant avec le las, le paludier va produire un mouvement dynamique qui aura pour effet de créer une vague à la surface du bassin. Cette vague fera rouler les cristaux de sel tombés au fond  « le gros sel ». Il faut veiller à ne pas accrocher le fond, cela aurait pour effet de libérer l’argile situé au fond. 

 

Avant la récolte du gros sel, un cueilleur a pris soin de récolter, à l’aide d’une lousse la fleur de sel, surnommée l’or blanc du pays guérandais. Elle sera ensuite la triée puis stockée à l’abri dans des caisses.

LA BEAUTÉ DES PAYSAGES IMPLIQUE AUSSI UN GRAND NOMBRE DE VISITEURS

La coopérative des producteurs annonce qu’environ 12.000 tonnes de sel sont récoltées en moyenne par an, dont seulement 5 à 7 % de fleur de sel. . Ce sel de haute qualité est exporté vers 60 pays, et bénéficie du label indication géographique protégée (IGP).

 

L’activité sur le marais et la beauté des paysages implique aussi un grand nombre de visiteurs et demande une protection active afin de préserver cet espace naturel. Les touristes affluent du monde entier pour découvrir cette activitée  ancestrale de la récolte du sel,  environ 75.000 personnes viennent visiter les marais salants guérandais chaque année.

UN REPORTAGE AU COEUR DES SALINES DE GUÉRANDE

Quand on évoque à Guérande, on pense au sel de Guérande, les marais salants et les paludiers. Ce métier s’est développé avec l’histoire de la ville depuis plus de 1500 ans et certains outils n’ont pas beaucoup évolué.

PHOTOGRAPHIES AÉRIENNES DES MARAIS SALANTS

Comme je vous le précisais précédemment , les marais sont également un terrain de jeux idéal pour les photographes. Les eaux prennent des teintes roses ou orange selon, la salinité et les saison, la végétation sur les talus offrent parfois de fabuleux contrastes au printemps notamment lors des giboulées de Mars lorsque le ciel se couvre et devient très sombre. 

 

Les marais sont également très apprécié par les pilotes d’ulm et de drone qui viennent y réaliser des images. Pour ma part j’utilise la technique de photographie aérienne par cerf volant ou KAP pour kite aerial photography. Cela me permet de disposer d’une autonomie plus longue qu’un drone tout en préservant la faune avec le silence du cerf volant . Les formes géométrique des vasières , des ponts et des oeillets sont très appréciées des photographes pour réaliser des cadrages originaux depuis les airs.

L’HEURE DORÉE SUR LES OEILLETS

Lorsque le soleil se couche, l’activité cesse sur le marais et le calme revient peu à peu,à ce moment de la journée rien ne semble pouvoir troubler la tranquillité des lieux. L’heure bleue est mon moment favori. De tous les côtés, la nature s’étend sur des kilomètres. Pour pouvoir profiter de ce superbe moment , il faut néanmoins se préparer à subir une attaque de moustique, prévoyez donc des vêtement amples à manches longue si vous voulez profiter du spectacle! Vous pouvez également profiter de la beauté de ces paysages de chez vous, en visitant la boutique en ligne, des impressions des paysages des marais salants sont disponible sur des supports en Alu Dibond et illumineront votre salon avec leur couleurs vives.

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